Ils ont marqué 2017 3. Le gel met les nerfs à rude épreuve
Polyculteur-éleveur en Moselle avec 180 ha de cultures, Pierre Canteneur a été sévèrement touché par le gel, qui a sévi sur orge au printemps. L’année a été dure, mais termine à l’équilibre.
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Les fortes gelées de la dernière décade d’avril ont engendré de multiples dégâts dans toute la France. Les orges d’hiver ont été particulièrement exposées, car elles ont été touchées à des stades plus avancés que les blés. Pierre Canteneur, agriculteur à Haboudange, en Moselle, en a fait les frais. Sur 40 hectares d’orges d’hiver, 30 ha ont été touchés, soit 75 % d’épis gelés ! Au regard des dégâts, il avait pris la décision de semer, début mai, 30 ha de maïs à la place de l’orge.
« Petit miracle »
Au final, nous explique l’agriculteur, ce maïs semé en mai est « un petit miracle » ! Alors que les plantes ont beaucoup souffert de la chaleur estivale, le rendement atteint, tout de même, 65 q/ha dans les meilleures parcelles. Les autres maïs affichent de 110 à 120 quintaux à l’hectare en sec, un bon résultat au regard de la moyenne régionale (90 q/ha).
Quant aux orges restantes, qui avaient été touchées par le gel, elles sont pour la plupart reparties. « Les nouveaux épis étaient plus courts, mais ils ont pu être fécondés, raconte Pierre Canteneur. Résultat : elles ont produit entre 50 et 65 q/ha ». Aussi paradoxal que cela puisse paraître, celles qui ont repoussé au printemps s’en sont aussi bien sorties que celles qui sont restées sur pied après la vague de froid. Dans le département, le rendement moyen des orges d’hiver s’affiche à 58 q/ha.
Pierre était assuré, ce qui lui a permis de couvrir ses frais de ressemis. « J’ai pris une formule à capital peu élevé, que je souscrirai de nouveau cette année, précise-t-il. Il y a un vrai compromis à faire dans le choix des assurances, car lorsque les franchises sont trop importantes, il faut vraiment une année calamiteuse pour que ça vaille le coup. J’en connais certains qui ne veulent plus se réassurer. »
Une région très touchée
La Lorraine a subi de plein fouet les affres de la météo, pour la deuxième année consécutive. « L’année a été nerveusement difficile, reconnaît l’agriculteur. Notre région, qui a un potentiel moyen, a été très touchée. » La bonne surprise, ce sont les tournesols, qui affichent un rendement exceptionnel de 45 q/ha. « Après une année 2016 fortement déficitaire pour la trésorerie, nous allons sortir à l’équilibre cette année. Mais avec les prix de vente des cultures, qui restent très moyens, il ne faudrait pas qu’il y ait des soucis l’an prochain », avise-t-il. Ses cultures d’hiver, colzas, blés et orges, sont pour l’instant bien parties. Les attentes pour 2018, elles, sont élevées.
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